Référence : 623
Date de parution : 1900
Large vision : Non
Support : Cédérom
Chronique d'une liaison de cinquante ans ou hymne à un amour de légende ? Les deux sans doute. A la fois éclairée et écrasée par la gloire de Victor Hugo, la vie de Juliette Drouet fui une longue adoration et une longue souffrance. Née en 1806 sous le nom de Julienne Gouvain, orpheline élevée dans un couvent, elle passe de la discipline monacale à l'agitation d'une petite théâtreuse aux moeurs légères et aux succès modestes. Lorsqu'elle rencontre, en 1833, celui qui n'est encore qu'un jeune écrivain prometteur, c'est pour elle le coup de foudre. Quant à Hugo, il ne tarde pas à deviner en Juliette la femme providentielle qui pourra le consoler de la trahison de son épouse. Très vite, se développe entre eux une passion dévorante, traversée d'orages. Fière d'appartenir à un homme d'une telle valeur, Juliette témoigne tout ensemble d'un goût du sacrifice qui lui vient de son éducation religieuse et d'une jalousie qui confine à l'idée fixe. Or, si " Toto " est incurablement volage, il ne tolère pas que sa maîtresse le soit. Afin de l'avoir constamment sous la main, il la séquestre sans scrupule. De révolte en réconciliation, elle finit par se plier à cet esclavage avec une ferveur idolâtre, affirmant tour à tour le courage d'une aventurière et le dévouement d'une domestique. Lors du coup d'Etat de décembre 1851, elle brave le danger pour le sauver ; elle le suit dans son exil en Belgique, à Jersey, à Guernesey ; elle consent à végéter auprès de lui, sur une terre étrangère, tapie dans l'ombre et recopiant ses manuscrits, tondis qu'il se produit au grand jour avec se femme et ses enfants. Prisonnière sur parole, Juliette Drouet sera, jusqu'à se mort à soixante-dix-sept uns, le symbole des excès, des contradictions et des servitudes de l'amour.