Référence : 108
Date de parution : 2004
Nombre de page : 192 page(s)
Large vision : Non
ISBN : 2-246-67011-X
Support : Cédérom
J'aimerais tant vous convaincre d'ouvrir ce livre. Mais je ne sais comment m'y prendre. Le raconter, c'est le déflorer. Le décortiquer, c'est l'abîmer. En faire l'éloge, c'est en dénaturer l'émotion. Peut-être faut-il commencer par dire ce qu'il n'est pas. Ce livre est l'exact contraire du grand déballage à la mode. Et pourtant, l'auteur révèle ici un terrible secret de famille, autrement plus lourd et poignant que les commérages d'héritiers. Il est surtout tellement intime qu'il en devient d'une portée universelle. Bien que l'écrivain soit un psychanalyste, ce n'est pas davantage un roman analytique. Jamais l'auteur n'alourdit son propos par des considérations générales, des références encombrantes. Jamais il ne s'allonge sur le papier. C'est un livre écrit debout, pas couché. Enfin, par la grâce d'une écriture dont la simplicité est un leurre et la légèreté une marque suprême d'élégance, ce témoignage romancé échappe au pathos et au lyrisme funèbre que la tragédie, dont il est le centre invisible, appelle d'ordinaire. Même quand il bascule dans l'horreur, il ne se départit pas du ton de l'enfance étonnée… Philippe Grimbert a longtemps attendu avant de se délivrer publiquement du secret dont il a hérité. A voix basse, il le confie aujourd'hui à ses lecteurs, qui se passeront son livre comme, en écoutant le Stabat Mater, on partage une tremblante émotion. Jérôme Garcin - Le Nouvel Observateur